Le Brésil, sa situation économique actuelle

Publié le par Cam

- Histoire

Jusqu’en 1980, l’économie brésilienne a connu un taux de croissance proche de 6% qui lui a permis de créer une base industrielle solide. Mais l’endettement consenti pour le développement a entraîné le pays dans la crise de la dette des années 80.

Dans les années 90, les réformes, inspirées par le "consensus de Washington", ont combiné privatisation des services et des entreprises publiques, discipline budgétaire et ouverture commerciale. Le "Plan Real" conçu en juillet 1994 par M. Cardoso (alors ministre des Finances) et reposant sur la création d’une nouvelle monnaie (parité ancrée sur le dollar), sur l’ouverture des frontières et sur la désindexation de l’économie, a permis de juguler l’inflation. Parallèlement, des réformes constitutionnelles en matière économique ont pu être votées : fin du monopole dans les secteurs des télécommunications et du pétrole et allègement des contraintes pesant sur les investisseurs étrangers.

Les crises financières asiatique puis russe ont fragilisé l’économie et les finances du Brésil. Devant la fuite des capitaux, la Banque centrale a adopté un régime de change flottant pour le real en janvier 1999. Cette crise a démontré a contrario la capacité de rebond du pays, qui a évité des faillites bancaires en série et échappé au retour de l’inflation.

Le FMI avait accordé en 2002 un programme d’appui financier au Brésil dont les objectifs furent respectés. En décembre 2005, les autorités brésiliennes ont annoncé le remboursement par anticipation de ses dettes envers le FMI (15,6 Mds $) et le Club de Paris (2,6 Mds $), témoignant ainsi d’un respect des grands équilibres.

- Situation actuelle

Cinquième pays du monde par sa population, dixième économie mondiale en 2008, le Brésil fait partie des pays à revenus intermédiaires inférieurs.

Dans le fil des réformes libérales entreprises par son prédécesseur, le Président Lula a mené une politique macroéconomique articulée autour de trois grandes priorités : réduction de la vulnérabilité externe du Brésil (dette extérieure rammenée de 30% en 2002 à 12,6% en 2008), redressement des finances publiques (objectif d’excédent primaire systématiquement dépassé) et application intransigeante du régime de cibles d’inflation.

L’application patiente et obstinée de ce programme d’assainissement économique a permis au Brésil d’accéder à une crédibilité internationale sans précédent, consacrée au printemps 2008 par le rehaussement de sa notation par les agences Fitch et Standard & Poor’s dans la catégorie Investment grade, et d’engranger des taux de croissance élevés de respectivement 5,7 % et 5,1% en 2007 et 2008.

Après avoir enregistré l’un des cycles de croissance les plus longs de son histoire -12 trimestres consécutifs de taux de croissance trimestriels positifs- le Brésil a été frappé par l’intensification de la crise économique mondiale, dans le sillage de la faillite de Lehman Brothers. Le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE tablent sur une récession de respectivement -1,3%, -1,1% et -0,8%. Toutefois, la multiplication des indicateurs de reprise conjoncturelle pourrait concourir à des taux de croissance positifs du PIB au cours des prochains trimestres.

Le Brésil a rééquilibré ses marchés d’exportation. Les ventes du pays sont désormais équilibrées autour de quatre grandes zones : En 2008, l’Amérique latine et Caraïbes - ALC était le premier client du Brésil (25,2% des exportations) devant l’Union européenne (23,4%), l’Asie (18,9%) et les Etats-Unis (14%) dont la part de cesse de diminuer. A l’intérieur de ces blocs, il convient de mettre en exergue la progression sensible des exportations brésiliennes vers la Chine (+52,6% en 2008), troisième pays de destination des ventes brésiliennes derrière les Etats-Unis et l’Argentine.

Depuis 2007, le Gouvernement Lula a élaboré une série de grands Plans transversaux (Plan d’accélération de la croissance – PAC, Plan d’action en science, technologie et innovation, Politique de développement productif – PDP) visant à agir contre les principaux freins structurels à l’accélération et à la pérennité de sa croissance, ainsi qu’à appuyer le développement de ses entreprises et à générer une base de croissance économique plus forte et plus pérenne pour le Brésil.

Le PAC, plan le plus important du Gouvernement Lula, a pour objectif de soutenir la croissance brésilienne en (1) stimulant l’investissement privé par des mesures administratives et fiscales, (2) développant les infrastructures dans les industries réputées pour leur effet d’entraînement (transport, énergie, construction civile) et (3) réduisant les inégalités régionales (les Etats les plus pauvres recevront plus de resources). L’enveloppe totale d’investissements (provenant de l’Etat fédéral ainsi que des entreprises publiques et privées) prévue pour la période 2007-2010 s’élève à 646 Mds BRL (230 Mds EUR). Deux ans après son lancement, les résultats du bloc « infrastructure » du PAC reste mitigé. Le gouvernement brésilien a certes engagé pour 33 Mds BRL (soit environ la moitié du budget public federal initialement prévu sur les 4 années du plan) mais n’a déboursé réellement que 18, 7 Mds BRL (soit moins d’un quart). Ces chiffres traduisent bien l’inertie prise dans le déroulement du programme et le glissement important du calendrier de réalisation des projets.

- Situation sociale

La politique monétaire restrictive (contrôle de l’inflation) couplée aux politiques sociales (notamment la Bolsa familia et les gains de pouvoir d’achat réel suive aux revalorisations successives du salaire minimum) ont contribué à améliorer le pouvoir d’achat des revenus les plus faibles et permis la diffusion de biens durables. Parallèlement, des progrès importants ont été enregistrés dans le domaine de la santé et de l’éducation. Les indicateurs sociaux mettent ainsi en évidence une réduction des inégalités sociales que restent toutefois très importantes :

Ainsi en 2007, les 50% les plus pauvres recevaient 14,7% du revenu total (contre 12,1% en 1997), alors que les 10% les plus riches bénéficiaient de 43,8% du revenu total (contre 47,7% auparavant). 17% de la population vivait sous le seuil (contre 27%) de pauvreté. Dans le même temps, la part de la classe moyenne est passée de 37% à 52% de la population et la mortalité infantile de 38‰ à 24‰.

Les inégalités régionales restent toutefois très importantes : la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté atteint les 35% dans la Région Nordeste, contre 8% pour les Régions Sud et Sudeste. De même, 88% des foyers de la région Sud-est ont accès au tout à l’égout contre 53% pour la région Nordeste. Les inégalités entre zones rurales et urbaines sont également très importantes.

Depuis 2002, le Brésil connaît également une réduction du chômage qui s’est établi à 7,9% en décembre 2008 (contre 11,7% fin 2002) et une création importante d’emploi formel. La population active au Brésil comprend 108 millions de personnes.
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G
<br /> Je fais présentement une recherche sur le Brésil. Pourrais-je savoir quelles sont vos sources<br /> <br /> <br />
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